L’origine de la danse doundoumba

L’origine de la danse doundoumba

Le Dundumba (Doundoumba) ou la danse des Hommes Forts porte le nom de l’ensemble instrumental folklorique qui l’anime. Sa naissance remonte au temps du prince Imouraba Keita, fondateur de la prodigieuse périphérie de Kouroussa dénommée Hamana.
Pour la petite histoire Imouraba Keita était le fils de Mandeng-Bori lequel était le frère de Soundiata Keita. C’est lui qui vînt s’installer sur la rive gauche de Djoliba où il fut intronisé par les Camaras et les Condés alors propriétaires fonciers de la localité.
Il élargit le tout petit village qu’était Kouroussa (portant le nom de la principale rivière qui l’arrose) jusqu’à créer le Hamana. Après 7 ans de règne prospère fait de labeur et de justice, la jeunesse dût fêter sa joie de vivre sous le règne du jeune prince, lui-même en tête des travaux champêtres et des réjouissances juvéniles. Voici un prince qui donne l’exemple, on l’a adoré. Alors les 8 génies de Kouroussa ; Samakoro, Bourakoudou, Koundan, Selinetou, Wassa, Bouratansan, Kobla, Rouhourou gardent la ville. Les génies sont considérés comme des êtres vivant supérieurs surveillant les êtres faibles ; les êtres faibles, c’est la population, les êtres supérieurs ce sont eux qui nous voient mais nous ne les voyons pas.
Comme les génies apprécient beaucoup le prince, ils lui ont donné une danse qui n’existait pas encore.


C’est la danse du Doundoumba. Doundoumba, c’est le son principal des instruments que l’on entend ; Un son grave qui sort d’un tronc d’arbre vidé avec à chaque extrémité une peau de vache épaisse produisant une résonance lourde. Doundoumba, le grand Doum Doum. Les 8 diables ont désigné leurs enfants pour présenter cette danse mais eux non plus ne voulaient pas se montrer. On voyait donc les pas de danses, les instruments, mais on ne voyait pas les intéressés. Les vieux ont veillé du crépuscule à l’aube avec le sombre espoir de voir ces individus. Au-dessus de colline
Samakoro répondant au nom du génie qui l’habite : « Samakoro », c’est là pour la première fois que l’on a vu les pas du Doundoumba jusqu’au niveau des hanches. Alors les vieux ont averti le jeune prince : »Il y a un son très élégant, des pas de danse majestueux mais on ne voit pas les artistes. Puisque tu es prince viens implorer la grâce des dieux Mandingues pour qu’ils t’obéissent et que toi tu puisses voir ».


Lorsqu’il est venu implorer les dieux, les danseurs se sont montrés au jeune prince mais pas aux autres. C’est ainsi qu’il est rentré dans le groupe des danseurs pour danser en même tant qu’eux alors l’ensemble des mouvements a pu être apprécié par tous grâce au prince Imouraba Keita. C’est ainsi qu’est née la danse des Doundoumba à Kouroussa.
Cette manifestation a lieu tous les ans depuis 1239. Après la chute de l’empire de Soundiata Keita, les princes se sont dispersés, chacun est parti de son côté avec ses sofas (chevaliers), ses hommes, ses griots. L’environnement appartient au premier qui s’installe, la mare qui s’appelle Warignamba appartenait aux gens de Fadama qui est le village des maîtres de la parole. En effet les avocats, les procureurs, les juges de paix, s’étaient installés dans ce village qui se trouve sur la rive gauche du fleuve Niandan face à Baro
Ainsi l’histoire raconte qu’au cours d’une promenade solitaire, une vieille femme de Fadama aurait aperçu parmi les lianes compactes de la forêt qui donne sur Warignamba(la Mare)un fruit sauvage appelé Sagba, plus gros que d’ordinaire et de surcroît très mûr. Ce qui aiguisa son appétit. Pendant qu’elle contemplait le fruit, arriva auprès d’elle un jeune homme qui était de passage sur ce chemin : Il s’appelait Kaboriba Kanté. La vieille l’interpella et lui demanda de cueillir le fruit qu’elle lui montrait du doigt. A Kaboriba de plaisanter comme on aime le faire avec les personnes du troisième âge de chez nous : « alors sage de Fadama ; quelle sera ma récompense si je cueillais ce fruit pour toi ? » .
Je te donnerai tout Warignamba la mare que voici, répondit la vieille de Fatama. Kaboriba éclata de rire, grimpa, cueilli le fruit et le remit à sa providentielle cliente qui cassa aussitôt la gousse, en extrait une noix qu’elle suça gloutonnement. Pénétrée par le bon goût du fruit, elle s’exclama : « hoûm ! adouman assoumani bôley » c’est à dire « ô que ce fruit est doux et bien frais ! » .


Encore une fois Kaboriba se tordit de rire et dit à la vieille femme de Fadama : « Alors grande tante de Fadama, la mare de Warignamba appartient maintenant et désormais à nous à Baro, c’était l’enjeu n’est ce pas ? Si oui, moi je l’appellerai Boley pour immortaliser notre troc à travers le qualificatif doux et frais que tu viens de donner au fruit.
Les anciens qui avaient un sens très poussé de solidarité entre clans et tribus ont aussitôt validé le troc pour respecter la promesse faite à l’homme de Baro par la vieille femme quand bien même elle plaisantait.
Les anciens de Baro, sans être pourtant animiste demeure cependant convaincue de la bienveillance régulière des génies qui habitent la Mare et la Forêt sacrée car les voeux formulés jusqu’ici ont été pour la plupart exhaussées depuis plus de 7 siècles déjà.
Aussi, chaque année, des gens viennent par milliers et de tous les horizons, implorer la grâce des génies Boley Karinkan et Boley Fadima, le généreux couple de génies qui habite les lieux.

decouverteguinee.com

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COMMENTAIRES

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    Je suis ravie de vouloir connaître la suite
    Merci

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