L’incroyable récit d’une rescapée « Nous nous faisions violées par 6 ou 7 hommes par jour, ils m’ont engrossé et ils ont… »

L’incroyable récit d’une rescapée « Nous nous faisions violées par 6 ou 7 hommes par jour, ils m’ont engrossé et ils ont… »

En marge de la campagne de sensibilisation des jeunes face à la migration  clandestine, lancée par l’ONG « Femmes et Jeunes de Guinée pour la Paix » (Femjeuguip), votre média Guinée People a recueilli le témoignage très émouvant une migrante.

Son nom, Mariama Conté, une migrante âgée d’environ une vigtaine d’années, est revenue au pays depuis en 2017, après une expérience cauchemardesque dans sa tentative de gagner l’Europe via la Méditerranée. Elle nous retrace en partie, son calvaire :

« J’avais mon bac unique mais mon rêve était de partir étudier en France. Mes parents n’avaient pas assez d’argent, alors deux de mes copines m’ont proposé de vendre la voiture de leur oncle pour prendre la voie clandestine. J’ai accepté et on a revendu la voiture… J’ai appelé mon passeur, il m’a remis dans les mains d’un chauffeur pour me rendre en Libye, je lui ai demandé quelle était la durée du trajet, il m’a dit que c’est quatre jours, pourtant c’était faux. Ce chauffeur nous a amené jusqu’à Haïri sur le désert. Nous sommes restés pendant une semaine, là-bas les arabes nous maltraitaient nous les filles, Il y avait un monsieur qu’on appelait Mohamed Balakhanta (le roi du désert), c’est lui qui vendait les filles étrangères….Pendant trois mois, nous nous faisions violées, par 6 à 7 hommes par jour, on m’a engrossé et on me torturait. Arrivée en Libye, j’étais enceinte… une dame qui s’appelait Fatimatou m’a proposé de rester chez elle jusqu’à ce que j’accouche, afin qu’on puisse vendre mon bébé et payer ma traversée vers l’Europe. Je l’ai accepté puisse que je n’avais pas le choix. Sept mois après j’ai accouché, mais je n’ai jamais vu mon enfant. La dame Fatimatou me disait que mon bébé était un garçon mort né, mais je ne lui croyais pas, parce qu’elle avait finalement décidé de me faire traverser gratuitement sur la Méditerranée. Elle m’a fait inscrire sur un bateau qui devrait me faire traverser, mais malheureusement ce dernier a fait naufrage avant notre voyage. Cela m’a fait peur et j’ai renoncé à ce voyage. Je suis restée en Libye au compte de L’OIM, quelques mois après j’ai fait ma demande pour rentrer au bercail. Arrivée en Guinée, je me cachais dans le quartier, car partout où je passais, les gens me disait : eh la marocaine qu’est ce que tu nous as envoyé? ».

Aujourd’hui Mariama Conté est un agent formé par L’OIM en tant que “Migrant as Messenger” c’est à dire migrant en tant que messager. Elle participe à des campagnes de sensibilisation en vue de réduire le flux des jeunes migrants sinon dissuader les potentiels candidats à cet affreux voyage qui continue d’endeuiller maintes familles.

Cheick Ahmed Tidiane Sylla.

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