Insolite : Infidélité à la mode en Guinée Conakry. En savoir sur le phénomène!

Selon une enquête, plus d’un homme sur deux et près d’une femme sur trois admettent avoir déjà trompé leur conjoint. La pratique se serait donc banalisée à Conakry. L’infidélité deviendrait « avouable » dans les enquêtes d’opinion, tout du moins et même “normale”. Quoi qu’il en soit, la tromperie est devenue un vrai passe temps, une mode…
Tromper son conjoint est de plus en plus tolérée. Autrefois, les règles qui régissaient la vie de couple étaient édictées dans un objectif précis : veiller au bien des enfants. L’adultère était mal considéré car il remettait la stabilité de la cellule familiale en cause.
Aujourd’hui, en cas d’adultère ou de divorce, les enfants sont protégés. L’infidélité est donc devenue moins transgressive. Mais, au fond, au sein d’un couple, quand la tromperie est découverte, les choses ont-elles vraiment changé ? L’homme ou la femme volage doit toujours se justifier. Et évidemment, dans ce genre de situations, l’aveu est rarement spontané. Frustrations, larmes, cris, portes qui claquent, coups et insultes…, mais aussi justifications alambiquées, prétextes à peine croyables, arguments à la limite du ridicule.
La société actuelle entretient un lien un peu paradoxal avec l’adultère. Dans les sociétés anciennes, de nombreux mariages étaient arrangés ou même forcés. Le divorce était mal vu. Homme et femme étaient contraints à rester ensemble, même s’ils ne le désiraient pas, ou plus. Il était très difficile de se séparer de son conjoint.
L’adultère était d’une certaine manière « plus compréhensible ». Mais aujourd’hui, les gens se marient par amour. Ils choisissent leur conjoint. Plus rien ne les force à rester ensemble. Le divorce est entré dans les mœurs et ne choque plus personne. Les couples peuvent même presque envisager des relations libres.
Malgré cette grande liberté, ils continuent pourtant à pratiquer l’infidélité.
Comment, dès lors faire rimer « liberté » avec des valeurs comme « fidélité » ou « confiance » ?
Il faut dire que la société met l’accent sur des valeurs particulièrement antagonistes. La liberté, le développement personnel, la consommation sont énormément mis en avant.
L’adultère au féminin, plus « choquante » que celle au masculin se généralise aussi. Les progrès de la technologie sont partiellement responsables de cet état de fait. Un nombre croissant de femmes fréquente les cybercafés en toute tranquillité, l’après-midi ou en s’isolant sur leurs portables android. Objectif ? Rencontrer un partenaire qui leur plaît.
L’internet permet à de nombreuses femmes de renouer des liens avec des relations de jeunesse. Alors trop timides et engoncées dans les traditions, elles acceptaient leur mariage arrangé ou non sans broncher.
Cet encouragement sans complexe de l’adultère pousse à se poser différentes questions. Quel rapport notre société entretient-elle avec la morale? les valeurs et principes ? Que deviennent les valeurs telles que la confiance? la fidélité? la communication ouverte ?
Quel exemple donne la société aux enfants de demain ? C’est en fait le lien entre sexualité, liens affectifs, engagement et parenté qui est fluidifié et remis en question. TOUT est remis en question. Il s’agit sans doute d’une grande libération vis-à-vis de contraintes morales qui pesaient parfois lourdement sur les personnes.
Mais la liberté implique aussi une plus grande responsabilité vis-à-vis de ses propres limites et celles du partenaire, et de l’engagement que l’on veut prendre par exemple vis-à-vis des enfants que l’on a en commun.
Khady T.