Le musée de Boké : L’Autre symbole de la traite négrière en Afrique de l’Ouest

Le musée de Boké : L’Autre symbole de la traite négrière en Afrique de l’Ouest

L’île de Gorée ne reste pas la seule porte d’entrée, dans la pratique de l’esclavage en Afrique de l’ouest. Le musée de Boké, encore appelé le fortin de Boké, construit depuis l’époque du roi Napoléon III en 1878 et transformé en musée par le gouvernement guinéen en 1971, fut aussi l’une des plaques tournantes de la traite négrière dans la sous région ouest-africaine.

Le musée de Boké en tant que fort a aussi le lieu d’emprisonnement de deux rois qui ont résisté à la pénétration coloniale, Dinah Salifou, roi des Nalou et Alpha Yaya Diallo, roi de Labé. Autrefois, entrepôt d’esclaves pour une destination vers la Caroline du Sud (USA), le musée de Boké a également été la route du voyage sans retour pour ceux qui étaient destinés à être tirailleurs sénégalais pendant la période coloniale.

Dans son enceinte, figure les bustes des héros guinéens tels que Samory Touré, Alpha Yaya, Dinah Salifou le roi des Nalou, etc. Tout au beau milieu, on y voit un vieux canon, et un monument commémorant le départ de René Caillié le 19 avril 1827 en direction de Labé, dans son voyage vers Tombouctou. À l’intérieur du musée: des objets bagas tels que des tam-tams de communication, des tambours pour l’initiation des femmes, le serpent baga pour l’initiation des garçons, des guenzés (monnaie toma) et des masques nimba, symboles de fécondité. Un sous-sol en labyrinthes qui conduisaient les esclaves dans les cales des négriers vers des destinations inconnues.

La Guinée n’est pas seulement un scandale géologique, elle est aussi un scandale culturel et touristique, car elle regorge des sites et monuments qui révèlent des souvenirs d’un passé inoubliable. Le fortin de Boké tout comme les autres sites négriers: Farenghia, Dominguiah, Dubréka, et des Îles Tamara. Les avoirs comme le Sosso Bala à Niagassola, les sites samoriens à Kérouané sont des valeurs que le ministère chargé de la culture peut bien exploiter et revaloriser en vue de faire de la Guinée une destination touristique à travers le monde.

 

Cheick Ahmed Tidiane Sylla

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