Marthe Dèdè Bokony Koïvogui: « Je me battrai toujours pour la dignité de la femme »
Marthe Dèdè Bokony Koïvogui « Mon engagement humanitaire » La loi ne suffit pas, il faut un vrai combat culturel sur le terrain !!! Droits des femmes , droits des enfants, paix à l’âme des enfants sacrifiés, violées sans que justice ne se prononce. L’impunité ronge, gangrène, freine, handicape l’émancipation de la femme.
« J’exhorte le gouvernement guinéen et ceux d’Afrique, d’œuvrer pour que la dignité de la femme soit une fois pour toute, un acquis. Nous y veillerons. 2 dates essentielles pour renforcer la protection des femmes, le 24 novembre( journée mondiale pour l’élimination des violences faites aux femmes et le 08 mars, décrétée Journée mondiale des droits des femmes par les nations unies, (elle n’est en aucun cas la fête des femmes ou de la femme) dans l’espoir pour moi de voir un jour proche, la disparition totale de ce décret pour la toute simple raison que toutes les lois protégeant les femmes aient été appliquées dans leurs ensembles à travers le monde. Que l’éradication totale de toutes formes de violences à l’encontre de cette couche soit une réalité. Le thème du 08 mars 2018 choisi par les nations unies « PressforProgress » pour l’égalité économique entre les hommes et femmes.
Selon ONU-FEMMES, 35% des femmes dans le monde ont subi des violences physiques et/ou sexuelles de la part d’un partenaire intime, ou des violences sexuelles de la part d’une autre personne à un moment donné dans leur vie. Cependant, certaines études menées à l’échelle nationale font apparaître que jusqu’à 70%, des femmes ont été victimes de violences physiques et/ou sexuelles de la part d’un partenaire intime au cours de leur vie.
Les femmes qui ont été abusées physiquement ou sexuellement par leur partenaire sont plus susceptibles de recourir à un avortement près de deux fois, plus souvent sujettes à la dépression et dans certaines régions, courent 1,5 fois plus de risques de contracter le VIH que celles qui n’ont pas subi de violences de la part d’un partenaire.
Malgré la rareté des données disponibles et la forte disparité entre les pays et les cultures, eu égard aux méthodes d’évaluation des violences psychologiques, les preuves existantes révèlent des taux de prévalence élevés. 43% des femmes des 28 États membres de l’Union européenne ont subi une forme ou une autre de violence psychologique de la part d’un partenaire intime au cours de leur vie.
Selon les estimations, sur la totalité des femmes qui ont été victimes d’homicide dans le monde en 2012, près de la moitié ont été tuées par un partenaire intime ou membre de la famille, contre moins de 6% des hommes tués la même année.
Selon une enquête menée en 2016, plus d’une femme sur quatre à Washington DC, aux États-Unis, a subi une forme ou une autre de harcèlement sexuel dans les transports publics.
Dans le monde, près de 750 millions de femmes et de filles actuellement en vie, ont été mariées avant l’âge de 18 ans. Le mariage d’enfants est plus répandu en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, où plus de quatre filles sur dix ont été mariées avant leurs 18 ans et près d’une sur sept a été mariée ou en concubinage avant ses 15 ans.
Le mariage d’enfants se solde souvent par une grossesse précoce et un isolement social, interrompt la scolarisation, limite les possibilités de la jeune fille et l’expose davantage à la violence familiale. Environ 120 millions de filles dans le monde (soit un peu plus d’une sur dix) ont déjà été forcées à avoir des relations sexuelles ou à s’adonner à d’autres actes sexuels à un moment donné dans leur vie. Mais, les principaux responsables de violences sexuelles à l’encontre des filles, restent de loin leurs maris, partenaires ou petits amis, actuels ou passés.
Au moins 200 millions de filles et de femmes actuellement en vie, ont subi une mutilation génitale féminine dans les 30 pays disposant de données représentatives sur la prévalence. Dans la plupart de ces pays, la majorité des filles ont subi une circoncision avant l’âge de 5 ans. Plus de la moitié (51 pour cent) des victimes de trafic d’êtres humains dans le monde, sont des femmes adultes. Les femmes et les filles représentent 71 % des victimes. Les filles seules comptent près de trois victimes sur quatre du trafic d’enfants. Près de trois femmes et filles victimes du trafic d’êtres humains sur quatre, le sont à des fins d’exploitation sexuelle.
Selon le rapport de l’Union européenne, une femme sur dix, âgée de plus de 15 ans a déjà été victime de Cyber-harcèlement (qui peut prendre la forme de l’envoi de messages indésirables, de courriers électroniques ou SMS de nature offensive et sexuellement explicite ou d’avances offensives et importunes sur les sites des réseaux sociaux). Le risque de harcèlement de ce type est le plus élevé chez les jeunes femmes âgées de 18 à 29 ans.
On estime que 246 millions de filles et de garçons subissent des violences à l’école chaque année. Selon une enquête relative à la jeunesse, menée dans quatre régions, une fille sur quatre déclare ne jamais se sentir en sécurité lors de l’utilisation des toilettes en milieu scolaire. Certes, l’étendue et les formes de violences en milieu scolaire diffèrent qu’elles concernent les filles ou les garçons, mais les éléments de preuve suggèrent que les filles connaissent un risque plus élevé de violences, de harcèlement et d’exploitation sexuelles.
Au-delà des répercussions néfastes d’ordre psychologique, sexuel et relatif à la santé reproductive, la violence fondée sur le genre en milieu scolaire constitue un obstacle majeur à l’accès universel à la scolarité et à la mise en application du droit à l’éducation pour les filles. Dans une enquête menée auprès de 27 universités aux États-Unis en 2015, 23 pour cent des étudiantes de premier cycle universitaire, ont déclaré avoir été victimes d’agression ou d’inconduite sexuelle.
Les taux de signalement aux responsables du campus et aux forces de l’ordre, entre autres, étaient compris entre 5 et 28%, selon le type spécifique de comportement . 82% des femmes parlementaires qui ont participé à une étude menée par l’Union interparlementaire dans 39 pays de cinq régions, ont signalé avoir subi de la violence psychologique sous une forme ou une autre lors de leur mandat.
La violence psychologique a été définie comme des remarques et des gestes faits à leur encontre et des images de nature sexiste ou sexuelle humiliante qui leur auraient été soumises ou des menaces et/ou du harcèlement psychologique dont elles auraient pu faire l’objet. Elles ont cité les médias sociaux comme principal circuit de diffusion par lequel, une telle violence psychologique est perpétrée. Près de la moitié de celles auprès desquelles l’enquête a été menée, 44% ont déclaré avoir reçu des menaces de mort, de viol, d’agression ou d’enlèvement à leur encontre ou à l’encontre de leur famille. Pour Rappel, avant propositions et recommandations, voici les différents types de violences faîtes aux femmes:
1-Les violences conjugales révèlent des formes multiples qui permettent à l’agresseur d’adapter ses stratégies de contrôle
2- Les violences psychologiques, violences insidieuses qui causent des dégâts émotionnels importants, diminue l’estime de soi et peuvent plonger la victime en état dépressif ou suicidaire.
3- Les violences verbales, sont utilisées par l’agresseur pour contrôler, déstabiliser, humilier et détruire sa conjointe.
4- Les violences physiques, sont les plus repérables car peuvent laisser des traces visibles. Elles correspondent à toute action qui met en danger l’intégrité physique ou la santé corporelle de la victime.
5- Violences sexuelles, ce sont des violences physiques et psychologiques peu exprimées car elles restent taboues.
6- Les violences économiques et patrimoniales, l’objectif est de réduire l’autonomie de la victime et ainsi de limiter ses possibilités d’échapper à la relation conjugale en la maintenant dans une dépendance financière.
7-Les violences administratives sont la confiscation de documents ( Carte nationale d’identité, permis de conduire, livret de famille…etc)
8- Les violences sur les enfants, elles sont les moyens pour l’auteur d’opposer son pouvoir sur la victime, l’enfant peut devenir un enjeu dans la relation, et cela même avant sa naissance.
9-Violences sur objet et sur animaux. Elles sont pour l’auteur le moyen de faire souffrir la victime (destruction des photos, d’objets connotés d’une valeur affective, torturer, voire tuer un animal).
Mes recommandations :
- Mise en place de mesures pour inciter à réduire les écarts de salaires.
- Transformer les idées en actions concrètes.
- Soutien, repérage et accompagnement des enfants témoins de violences conjugales.
- Renforcement des méthodes de signalement des violences faites aux femmes.
- Renforcement des moyens d’orientation à destination des victimes de violences ( Numéro d’appel unique, création de bouton d’urgence sur les smartphones.
- Formation du corps enseignant sur le repérage des enfants témoins de violences.
- L’application stricte des lois existantes.
- Facilitation de l’accès à la formation et l’amélioration du système éducatif.
- Amélioration du système de santé maternelle et infantile.
- Représentativité massive des femmes en politique et dans le milieu syndicale
- Faciliter la pose des plaintes et le suivi des enquêtes.
- Éradication de l’impunité.
- Parfaire le processus de plaintes par les médecins légistes.
- Renforcer le contrôle anti-cybercriminalité ( Protection de l’image de la femme et de la petite fille ).
- Inviter les religieux autour d’une table ronde sur la protection de la femme, l’enfant et la famille.
Les différentes formes de violences conjugales, se conjuguent souvent pour une même femme. Une même victime, peut être exposée à d’autres violences au travail ou sur la voie publique. C’est la notion de sur-victimisation. « LES VIOLENCES PEUVENT ÊTRE PRÉSENTES AUX DIFFÉRENTS ÂGES DE LA VIE D’UNE FILLE ET D’UNE FEMME. C’est ce qu’on nomme, le continuum des violences et qui invite à lutter contre les violences faites aux filles et aux femmes dans toutes les sphères de la vie, sous toutes leurs formes et à tous les âges ».
Source : Femmes solidaires. Marthe Dèdè Bokony Koïvogui Fondatrice de l’OMEGA Organisation des mères et Enfants de Guinée et d’Afrique, Médaillée de l’Etoile Européenne de Dévouement civil et Militaire
Mes encouragements.