Djessira Condé ” le secteur culturel vit sous perfusion, faute de manque d’initiatives “

Djessira Condé ” le secteur culturel vit sous perfusion, faute de manque d’initiatives “

Au cours d’un échange qu’on a eu avec l’homme de culture Djessira Condé, il nous a plongés au cœur des maux qui assaillent le secteur, tout en rappelant le rôle que les artistes dans leur globalité incarnaient à l’époque.

Pour la gouverne de la nouvelle génération, Djessira Condé est titulaire d’un master 2 professionnel en Développement culturel et directeur de projet de l’ARSEC/ Université de Lyon 2, en France. Comédien, metteur en scène, il a été coordinateur à l’Alliance Franco-Guinéen puis directeur adjoint du CCFG avant d’être enseignant à l’Institut des Arts de Dubréka et dans une université privée guinéenne. Ce qui prouve qu’il n’est pas néophyte dans le secteur.

Aujourd’hui, il fait un regard critique de l’évolution de la culture dans notre pays. Pour lui, elle a perdu son objectif d’antan, c’est pourquoi il y a des failles dans quelques endroits.
« La culture qui a permis à la Guinée de connaitre des moments de gloire à l’échelle internationale, de renforcer les liens sociaux, de sensibiliser les populations, d’éduquer et d’encadrer les jeunes, cette culture connait aujourd’hui de grandes difficultés malgré des efforts fournis par le gouvernement ». Et d’ajouter « Il faut la repenser, la reformer, l’organiser, afin d’en faire une source de développement économique et social. Malheureusement, ce secteur vit sous perfusion faute de manque d’initiatives » en tout état de cause, ce journaliste animateur ne fonde pas son espoir sur du sable mouvant. Il croit bien qu’il n’y a pas de solution miracle pour redonner un nouveau visage au secteur, il suffit d’une réforme et une volonté manifeste de l’État qui ne pense souvent qu’à des solutions d’urgences et des actions sporadiques.
« Il n’ya pas de solution miracle, mais il faut dire que le développement culturel sans vision est un gâchis de ressources dont les conséquences se répercutent sur la vie politique, sociale, économique du pays. Et quand on ne le sait pas, on pense qu’une telle affirmation relève de l’absurde. Il faut une véritable réforme du secteur pour le rendre adapté au contexte. Tout est à revoir dans le secteur ; la vision, les grandes orientations, les axes stratégiques, la participation des collectivités territoriales, locales et les services déconcentrés du ministère de la culture, le financement de la culture, la protection sociale du milieu culturel, le partenariat entre le public et le privé, la répartition des rôles entre L’État, les collectivités, les partenaires au développement… »
Et comme l’actualité oblige, la culture tout comme les autres secteurs est frappée à plein fouet par le Coronavirus. Au cours de cet échange, le Tonton des artistes demande à l’État à aider le secteur à ne pas sombrer davantage en pensant aux structures pour alléger les charges de loyers, les charges d’eau et d’électricité et autres dépenses liées au fonctionnement.

Aicha Nourou BAH

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