Droit de mémoire: La Tragédie de Fodéba Keita, fondateur des ballets africains
Ils sont nombreux intellectuels à être victime du premier régime guinéen dans lequel ils ont tant servi. Parmi ces martyrs, nous gardons en mémoire cet homme de grande créativité: Ecrivain, co-auteur de l’hymne national de la Guinée avec le français François Cellier, danseur, dramaturge, compositeur, et homme politique guinéen, Fodéba Keïta.
Né le 19 janvier 1921 à Siguiri, il est admis à l’EPS (Ecole Primaire Supérieure) de Conakry après l’école primaire de son village en 1937. En 1940, il est à l’Ecole normale William Ponty (Sénégal) d’où il sortira instituteur en 1943. Assoiffé de formation, il s’en va à Paris pour le études de droit, puis retourne en Guinée où il fonde les Ballets africains en 1950.
Après avoir sorti un recueil de poèmes en 1950 et un roman titré “Le maître d’école”, En 1956, Fodéba rejoint Sékou Touré pour la lutte pacifique de l’indépendance. Il est nommé ministre de la Défense nationale et de la Sécurité en 1961.
Accusé de complot contre le régime en place en 1969, le fondateur des Ballets africains est mis aux arrêts et déféré au camp Boiro, où il est soumis à la “diète noire “, il va subir de divers tortures morales et physiques. Avant son exécution, il a gravé sur les murs de sa cellule ses derniers aveux. 《J’ai servi l’injustice, j’ai toujours oeuvré pour cette cause injuste, dans l’accomplissement de mes tâches j’ai inventé des complots afin de pouvoir faire exécuter tous ceux qui sont censés d’évoquer la volonté du peuple de Guinée》
Fodéba Keïta est fusillé le 27 mai 1969 au camp Boiro.
Cheick Ahmed Tidiane Sylla