Mois de la femme : L’ex-ministre Hadja Makalé Camara lance un message aux femmes et filles de Guinée!

Mois de la femme : L’ex-ministre Hadja Makalé Camara lance un message aux femmes et filles de Guinée!

« Vous savez, rien n’est acquis d’avance, surtout pour la femme. Là où l’homme fait ses preuves, une fois la femme est obligée de le faire trois fois pour se faire des points. Donc que les jeunes filles ne se disent pas, que tout est facile. Rien n’est facile. On n’obtient rien sur un plateau d’argent. Ne vous dites pas que vous êtes belle et que votre beauté peut vous aider. Oui, mais jusqu’à quel niveau ? Il faut en avoir dans la tête.

Aujourd’hui pour être Miss, le choix est tributaire de ce qu’elle a dans sa tête, en comparaison  à son enveloppe ou carnet, qui  reflète le physique. Il faut donc travailler acharnement, dur, il faut faire au temps que possible avec beaucoup d’honnêteté, d’intégrité et de volonté. Parce qu’à cœur vaillant, rien n’est impossible. 

Pour transcender, il faut le faire vraiment avec beaucoup d’abnégation, surtout de don de soi. » C’est par ces mots que Hadja Makalé Camara a ouvert son entretien avec la rédaction de Guinée People.

Pour rappel, Hadja Makalé Camara est une femme leader qui a occupé plusieurs hautes fonctions en République de Guinée. La dernière a été le ministère des affaires étrangères et des Guinéens de l’étranger.

Cette grande figure de l’élite féminine guinéenne est très silencieuse depuis son départ du gouvernement en Septembre dernier. Pourtant, elle dirige et appartient à plusieurs organisations féminines au sein de la société civile guinéenne.

À l’occasion de la célébration de la journée internationale des droits de la femme, votre quotidien de célébrités et de visibilité Guinée people a été rencontré quelques grandes personnalités féminines du pays, dont Hadja Makalé pour les entendre sur le sujet de la femme Guinéenne.

« Le 08 Mars est une grande date parce qu’elle marque l’émancipation de la femme à l’échelle mondiale. C’est ce jour-là que les femmes se sont dit qu’il faut que nous sortions de notre état de subordination. » Affirme-t-elle.

Selon elle, les femmes n’avaient pas droit de voter, elles ne pouvaient pas ouvrir de compte bancaire,…Il fallait que leurs hommes le fassent à leur place.

« Les femmes étaient traitées comme des mineurs, des incapables. Tout simplement qu’elles ne pouvaient pas décider ni pour elle, ni pour leurs enfants. » Poursuit Hadja Makalé.

C’est le 08 Mars où les femmes ont marqué d’une pierre blanche, leur émancipation.

«  Vous savez la guinée est au-devant de l’émancipation de la femme africaine. Elle a été pionnière quant à l’acquisition de l’indépendance en dehors du Ghana et le Libéria, qui l’ont précédée. Nous sommes très avancées en politique et en développement. Aujourd’hui ce que nous souhaitons, c’est la parité, c’est l’autonomisation. » Nous déclare-t-elle.

Pour la célébration du 08 Mars 2018, le thème voulu par les Nations Unies est : ”l’autonomisation de la femme dans le secteur rural”.

« Bien entendu, c’est un thème assez parlant, parce que nous savons que dans nos pays, la population rurale est plus élevée que celle urbaine. Nous savons que de cette population, les femmes en constituent 52%, et nous savons aussi que dans le secteur rural, l’agriculture de subsistance, ce sont les femmes qui font beaucoup d’effort. C’est elles qui assurent la nourriture et l’entretien de la famille, même le petit ruminant les incombe. » Poursuit-t-elle.

Pour elle, ce thème est assez intéressant. Ce sont ces femmes-là qui ont besoin d’être aidées pour rehausser le niveau de vie de la famille, de la communauté villageoise, mais aussi de la toute la république.

« Je sais que l’agriculture est certes rudimentaire aujourd’hui. En tant qu’ancienne ministre de l’agriculture, nous avons besoin de la développer. La développer, c’est d’abord, développer nos routes rurales. Cela permet le contact direct entre les acheteurs des produits agricoles et les consommateurs. Dans ça, le  consommateur gagne, mais aussi le producteur gagne. Quand on ouvre la route quelque part, on est obligé de faire une école, un centre de santé, etc. Ce village s’illumine, et vous y apporter du bien. » Explique Hadja Makalé.

Autre constat qu’elle déplore, c’est la non attribution de la propriété foncière aux femmes à l’intérieur du pays, parce qu’elles ne sont pas héritières des terres. Ce sont toujours les hommes qui en sont, alors que c’est les femmes qui les valorisent. Conclut-elle.

 

Kanté Mariam

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