Portrait de la semaine: Qui est ce Guinéen dans l’ombre?

Portrait de la semaine: Qui est ce Guinéen dans l’ombre?

La rédaction de Guinée People dans sa rubrique portrait de la semaine, vous fait connaître un jeune guinéen qui fait bouger les lignes en faveur de son pays et de son peuple. « Les gens croient aux Blancs plus qu’aux noirs » “Mais avec lui, il faut croire au contraire.” Ce monsieur répond au nom de Amara Camara de nationalité guinéenne et vivant au Portugal. Dans cette interview qu’il a bien voulu accorder à la rédaction de Guinee People, “le grand” entrepreneur nous retrace un peu sa vie et relate ce qu’il fait pour le développement de la Guinée.

GuineePeople: Bonjour monsieur Camara, Présentez-vous et dites nous comment votre carrière a débuté?

“Bonjour à vous! Je suis Amara Camara, je suis économiste de formation, je vis à Lisbonne depuis six ans, j’ai plus de 20 ans dans le business. J’ai étudié ici en Guinée, après je suis allé en Suède puis en Angleterre. J’ai créé en 1989 SwidissAfricaling, qui est une entreprise import-export qui était basée en Suède et en Côte d’Ivoire. J’ai créé aussi Aflet Group au Sénégal et en Guinée Bissau. Apres, Inter Ball qui est aussi dans le sens de la consultance financière. Je fais Business Administration ou Administration des Affaires. Je suis actuellement chef de plusieurs d’entreprise. J’ai une société qu’on appelle CANGROUP qui est implantée en Guinée, au Sénégal, et dans cinq pays européens notamment le Portugal. Nous avons pour vocation la consultation dans le domaine des finances, nous travaillons avec certains pays africains. Nous identifions des projets prioritaires de développement et puis nous faisons des études et procurons les fonds pour les réaliser. La société ”Can Group”, je l’ai créé en collaboration avec des amis Américains et Africains. Nous réalisons des projets de développement dans tous les domaines et dans beaucoup de pays mais principalement en Afrique. À un moment j’étais en Guinée Bissau comme conseiller spécial de la République chargé des relations publiques et de l’économie durant plusieurs années. J’ai quitté là pour le Portugal. Là, j’ai été Président de la Chambre de Commerce Industriel et Artisanal de Guinée pour le Portugal, l’Italie, le Chypre et l’Espagne. Aujourd’hui, nous avons fait venir beaucoup d’entreprises portugaises en Guinée pour pouvoir contribuer au développement de notre pays à travers notre société ”Can Group”. À travers la Chambre de commerce que je dirige, nous avons pu rétablir les relations diplomatiques entre la Guinée et le Portugal, oublier le différend entre les deux pays depuis l’agression de 1970. Nous avons fourni assez d’efforts qu’il fallait unir d’abord les peuples, la population et après les politiques. Disons que c’est pour ce motif qu’on pensé créé la Chambre de Commerce. Aujourd’hui nous avons des résultats, il y a une ambassade du Portugal pour la Guinée qui a sa résidence à Dakar et qui couvre le Sénégal et la Guinée”.

Guineepeople: Quels sont les domaines dans lesquels vous investissez beaucoup?

“En Afrique, nous sommes beaucoup dans les infrastructures. Nous avons fait venir des Portugais qui sont très qualifiés. Par exemple ici en Guinée, j’ai fait venir cinq missions Portugaises sur mon propre financement pour travailler avec certains départements ministériels afin d’identifier des projets prioritaires et d’urgence pour rapidement chercher le financement. ”Il y a de l’argent pour soutenir le développement en Afrique. Mais ça ne se donne pas à n’importe qui et à n’importe comment. Il faut des hommes pour le faire.” Nous travaillons avec beaucoup d’investisseurs internationaux d’Europe et d’Asie. Donc, je suis venu avec des partenaires qui ont des fonds estimés à 500 milliards de dollars qui sont prêts à m’accompagner. C’est justement le motif de ma présence cette fois-ci en Guinée. Nous avons pensé faire quelques réalisations dans notre pays, d’ailleurs, c’est mon souhait le plus ardent. Le projet de construction des logements sociaux à Keitayah à été élaborée à ma demande. Malheureusement nous nous sommes pas compris avec certains de nos frères cadres qui voulaient en profiter pour leurs propres comptes. Nous avons élaboré les feux de signalisations; nous avons pensé entamer le projet des permis; nous avons souhaité faire la relance la Sotelgui. Nous avons beaucoup estimé pour la Guinée. J‘étais venu avec des gens pour la rénovation de l’hôtel Novotel, voilà des domaines que nous avons jugé utiles dans un premier temps”.

Guineepeople: Qu’est ce que l’arrivée de ”CAN GROUP’‘ va apporter à la jeunesse guinéenne en termes d’emplois?

Mon entreprise CAN Group se trouve au Sénégal, en Guinée Bissau, en Slovénie, en république Tchèque, en Belgique, au Luxembourg, en Hollande…. Dans tous ces pays, nous avons des représentants et comme c’est une société hold ding, nous partons avec des emplois. Chez nous, l’emploi c’est 100%. Dans ma société, c’est un Guinéen qui est le Directeur Général. Nous travaillons directement aussi avec certaines sociétés, tous des employés guinéens. Tout ce que je souhaite aujourd’hui, c’est de pouvoir faire le maximum de ce que je fais chez les autres, dans mon pays. Je suis là avec des partenaires qui sont prêts à nous accompagner surtout dans les projets prioritaires de développement notamment dans les infrastructures, l’eau, l’énergie, l’éducation en général et tant d’autres. Donc voilà quelques domaines que nous avons choisi en Guinée pour intervenir. Ma lutte, c’est l’obtention des fonds qu’ont mes partenaires, pour la Guinée. le plus important, C’est de réinvestir dans d’autres projets l’argent qui a été investi, afin d’obtenir d’autres emplois. Nous proposons aussi des marchés à l’Etat. S’il décide, nous finançons à 100%”.

Guineepeople: On dit que l’argent n’aime pas le bruit”, pourtant, la Guinée est souvent confrontée à des mouvements sociaux qui bouleversent même des activités. Cela ne vous perturbe pas avec vos partenaires?

“C’est quand ça ne va pas, que nous sentons. Ceux qui pensent que nous pouvons tout changer en un seul jour, se trompent. Je suis d’accord qu’il y a beaucoup d’erreurs dans la gestion de la Guinée, mais cela ne date pas de ce gouvernement actuel, c’est depuis très longtemps. Ces crises vont continuer, nous ne pourrons pas les stopper maintenant, mais avec la compréhension et le patriotisme, nous pourrons essayer dans une courte période d’améliorer les conditions de vie de nos populations. Bref, cela n’a aucun impact sur l’évolution de nos projets et de nos activités”.

Guineepeople: Quelles sont les difficultés auxquelles vous êtes confrontées ici en Guinée ?

“Pour rentrer chez nous, il faut passer par les étrangers. Les gens croient aux Blancs plus qu’aux noirs. Donc, ces missions-là ont été pilotées par des partenaires blancs qui travaillent pour moi. L’important est que nous puissions contribuer au développement de notre pays. Nous avons eu assez de blocages parce que notre manière de faire joue sur les intérêts de certains cadres. Or moi, ce qui me préoccupe c’est l’intérêt de la Guinée par rapport à ce que je peux faire pour mon pays. Tous ceux qui demandent leurs propres intérêts, ne s’entendent pas avec moi. C’est ma logique, c’est mon principe. Le problème chez nous, il y a des gens qui ne peuvent pas faire ce que les autres font et ils ne veulent pas laisser faire ceux qui en ont la capacité”.

Guineepeople: Aujourd’hui, quelles sont vos attentes des autorités guinéennes pour la réalisation de vos projets et le bon déroulement de vos activités en faveur de la Guinée?

“C’est de croire que notre intérêt commun est la Guinée notre patrie. Qu’on comprenne que chacun de son côté doit se battre pour son déménagement. Personne ne quittera ailleurs pour le faire à notre place sans nous. L’État doit nous assister dans ce que nous entreprenons, pour qu’ensemble nous puissions tous contribuer à l’évolution de notre pays”.

Entretien réalisé par Kanté Mariam pour guineepeople.

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