Sexualité : quand le vagin dit non à la pénétration

Sexualité : quand le vagin dit non à la pénétration

Parmi les femmes atteintes de vaginisme, certaines n’acceptent aucune pénétration (pas de pénis, de tampons ou encore de spéculum lors d’un examen gynécologique), tandis que d’autres ne présentent qu’un blocage partiel, lié à la nature de l’objet pénétrant.

Mais le Pr Patrice Lopes se veut tout de suite rassurant: «Le vaginisme, quel que soit son degré de sévérité, n’empêche pas le plaisir sexuel. Au contraire, certaines femmes sont sexuellement très libérées et atteignent l’orgasme malgré l’absence de pénétration vaginale».

La peur de la douleur, de la grossesse et du jugement

Mais à quoi est dû ce blocage? «La plupart du temps, il s’agit d’une cause psychologique rendant impossible la pénétration depuis la puberté», explique le médecin.

La patiente a peur de la douleur, des infections sexuellement transmissibles ou de la grossesse, mais pas seulement. «Le contexte religieux et familial joue également un rôle important lorsqu’il entraîne un défaut d’information sexuelle ou une vision péjorative de la sexualité qui culpabilise la patiente», poursuit-il.

La sexologue Catherine Cabanis évoque également un autre facteur: «La patiente ne se représente pas ou ne perçoit pas son vagin comme un organe érotique».

Dans une moindre mesure, le vaginisme peut survenir au beau milieu d’une vie sexuelle épanouie. «C’est bien moins fréquent et, dans ce cas, le vaginisme est généralement dû à des douleurs issues d’une cause infectieuse ou chirurgicale», explique le Pr Lopes.

Se réapproprier son corps

Un examen médical et un entretien permettent de confirmer le vaginisme. Le gynécologue a pour habitude de recommander à ses patientes atteintes de ce trouble d’être actives dans la découverte de leur anatomie. Pour cela, «la femme s’introduit elle-même le spéculum lors de l’examen médical. Elle peut aussi prendre conscience de son vagin grâce à des jouets sexuels», indique-t-il.

Une thérapie comportementale chez un sexologue ou un psychologue peut également aider la patiente à travailler sur ce blocage. Pour autant, il n’est pas si simple de s’en affranchir.

«Il est nécessaire de prendre son temps dans le suivi. Lorsque la femme aura réussi à surmonter son symptôme, il faudra privilégier des positions sexuelles dans lesquelles elle peut avoir le contrôle, comme l’Andromaque (la femme s’installe à califourchon sur l’homme, allongé sur le dos, NDLR) plutôt que le missionnaire où elle aura l’impression de subir l’intrusion du partenaire», conseille le gynécologue.

Et, plus que tout, le médecin rappelle qu’il est essentiel d’avoir une éducation sexuelle de qualité dès le plus jeune âge afin de connaître son anatomie et d’éviter de développer des peurs irrationnelles.

 

 

LE FIGARO.fr Santé

 

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